Après 18h de trajet, 1 bus, 1 ranchero (ça c’était vraiment mythique, c’est comme un camion de safari avec la musique à fond, 1h30 pour faire 27km...), le passage de la frontière Equateur-Pérou, 4 collectivos et 1 moto taxi, me voilà arrivés à Chachapoyas, ma première étape au Pérou ! Il est donc temps de faire un « bilan » de mes 6 semaines passées en Equateur.

L’Equateur, ce n’est pas bien grand, un peu moins de la moitié de la superficie de la France mais alors il y a de quoi faire ! Ce qui est absolument fascinant dans ce petit pays, c’est la diversité de paysages qu’on peut voir : on y trouve aussi bien des volcans qui culminent à 6000m d’altitude que la forêt amazonienne ou des plages paradisiaques. Et tout ça en seulement quelques heures de bus !

Côté politique, le climat est plutôt stable. Rafael Correa, l’actuel président socialiste, a lancé une grande série de réforme en investissant énormément dans la santé, l’éducation et les infrastructures (les routes sont d’une qualité inattendue pour un pays d’Amérique du sud). Parmi tous les équatoriens à qui j’ai posé la question, certains l’adulent, d’autres le détestent car il semblerait qu’il soit un peu autoritaire.

Côté Environnement, le pays est très propre, il semble y avoir une réelle volonté de protéger l’environnement et de sensibiliser les gens. On trouve des poubelles partout et de nombreux messages sur le bord des routes tels que « La naturaleza es nuestra pulmon », « La naturaleza es la vida » et aussi des écriteaux presque partout dans les salles de bains des hôtels qui disent « l’eau que tu gaspilles aujourd’hui te manquera demain ». Mais il semble y avoir une face cachée à tout ça puisque les principaux revenus de l’Etat proviennent de l’extraction pétrolière et minière et du peu que j’ai vu d’affiche écologiste, il semblerait que des forages ait été récemment autorisés dans les parcs nationaux Yasuni et Podocarpus (forêts primaires) :’(
Et pourtant il y a tellement à protéger ici, la diversité des habitats est incroyable et du coup la biodiversité également. Parmi les paysages qui m’auront le plus marqué, la forêt de nuages de Mindo, la forêt tropicale sèche du Parc National Machalilla et le parama dans le Parc National El Cajas, je n’avais rien vu de comparable auparavant. Et encore, je ne suis pas allée en Amazonie (même si j’ai passé deux semaines dans la jungle, Mera ne se situe pas dans le bassin amazonien) car je prévois d’y aller au Pérou et en Bolivie.

Côté équatoriens, c’est à mes yeux la cerise sur le gâteau dans le pays… ils sont adorables !!! A aucun moment quelqu’un a tenté de m’arnaquer, ils ont toujours essayé de m’aider, que ce soit pour trouver mon chemin ou pour m’expliquer des choses. Le contact avec les locaux est super facile, surtout dans les bus où les papis et mamies ont parfois bien la tchatche. Ils sont généralement super croyants mais la première religion du pays reste le football ! Et un gros big up à Teresa, ma couchsurfeuse de Cuenca, jeune retraitée dynamique de 65 ans !

Côté Sécurité, et bien c’est 100% de réussite puisque je ne me suis pas fait mal (ce qui aurait pu arriver en me confiant une machette pendant deux semaines !) et il ne m’ait absolument rien arrivé. Je me suis sentie en sécurité tout au long de mon voyage ici, principalement grâce à la gentillesse des équatoriens, mais malgré ça je n’ai jamais relâché ma vigilance surtout dans les bus où un grand nombre de voyageurs se font voler leur affaires. Bon, surement un peu de chance aussi !

Côté Espagnol, c’est beaucoup mieux qu’au début, même si ce n’est pas difficile puisque j’étais limitée à trois phrases environ ! J’aurais aimé progresser un peu plus mais ce n’est pas si simple car je parle anglais environ 50% du temps avec les autres voyageurs. Néanmoins, ce n’est pas si mal puisque j’arrive à avoir des petites conversations maintenant même si mes deux phrases préférées restent « No entiendo » et « Puedes hablar mas despacio por favor ».

Côté Nourriture, c’est pas le point fort du pays du tout et je sens déjà que ça va être le sujet sensible de mon voyage (je pourrais actuellement payer cher un morceau de mimolette extra vieille). Globalement, tous les midis c’était soit pic nic avec pain et thon (miam ^^) soit un almuerzo qui est l’équivalent du menu midi chez nous avec une soupe, une boisson et un plat pour environ 2,5$. Vraiment pas cher donc, mais un peu répétitif, beaucoup de poulet-patate-riz. J’ai quand même été séduite par la cuisine sur la côte où je me suis régalée avec les ceviche, encocado (poissons avec une sauce au lait de coco) et encebollado. Dans la Sierra, j’ai beaucoup aimé l’hornado (porc confit), les empanadas et les tamales. Puis il y a d’autres spécialités qui sont pas mal mais c’est pas non plus de la grande gastronomie comme le cevichocho, le llapingacho, les patacones, les bolones et les humitas. Le point fort du pays, c’est les fruits, il y en a des tonnes, ils font des super jus de fruit tout le temps, je retiendrai particulièrement la pitajaya, un fruit qui ressemble au kiwi et qui est délicieux.

Côté valise, je bénis tous les jours mon cache yeux et mes boules Quies pour les nuits dans les bus et les dortoirs et mon shampoing solide ultra léger et au top !

Les moments forts :
- Le tremblement de terre lors de mon arrivée à Quito, pas de dégâts mais impressionnant et mon passage à Canoa qui a été dévastée en avril dernier par un tremblement de terre de magnitude 7,8, la moitié de la population de la ville vit encore dans des tentes…ça m’a bouleversée !
- Sur une note beaucoup plus joyeuse, mon volontariat au sein du refuge animalier Merazonia fut une aventure inoubliable (voir l’article à ce sujet)
- Les baleines à Puerto Lopez m’ont fait rêvée, surtout les sauts à côté du bateau, c’était vraiment génial !
- Le trek de la boucle de Quilotoa en compagnie de Perrine et Nico, un couple de français que j’avais rencontré à Latacunga, je garde un super souvenir de ces quelques jours et d’autant plus avec la rencontre de Joëlle et Christian qui nous ont pris dans leur voiture sur la fin.

Les trucs qui m’ont fait rire :
- Mon premier jour à Quito, je suis allée manger dans un resto recommandé par le Lonely Planet et j’ai choisi au pif un tamale de pollo (c’est une quenelle de mais cuite dans une feuille de mais qui se présente sous forme de brique). Je commence alors à couper la feuille et à manger et la serveuse arrive en courant pour me dire « no la hoja, no la hoja ». OK, la feuille ne se mange pas.
- Léna, que j’ai rencontré à Puerto Lopez, qui a perdu sa clé de cadenas pendant notre petit déj et qui a donc forcé son propre casier ensuite (nota : le cadenas à code c’est une bonne idée !)
- Les milliards de vendeurs dans la rue ou dans les bus : ça va du coupe ongle à la piscine gonflable en passant par les balais.
- A Otavalo et à Banos (je ne sais pas si c’est partout), les camions poubelles ont une musique hyper forte qui permet de savoir qu’ils sont en train de passer. C’est marrant au début, ça fait très "camion poubelle discothèque", mais quand c’est tôt le matin non !
- La relève de la garde à Quito : tous les lundis, le président ou le vice-président vient saluer la foule, certains ont des drapeaux, d’autres chantent l’hymne la main sur le cœur. On n’imaginerait pas ça en France :)
- Les habits pour chien partout : alors ça, c’est vraiment kitsch !

Les belles rencontres :
- Les équatoriens : la femme sur la Tarabita à Mindo, tous les gens dans les bus dont le papi qui m’a cité tous les volcans ;
- Claire et Pierre à Quito, ainsi que Stephan et Sarah, les autrichiens que j’ai retrouvé à Merazonia ensuite ;
- Monica et Michelle à Mindo puis à Canoa ;
- Lis et Gian que j’ai rencontré à Cuicocha et que j’ai rejoint à Banos ;
- Sean et Zach à Otavalo puis à Isinvili et leurs jeux de carte à la con qui m’ont bien fait rire !
- Perrine, Nico et Tiphaine à Latacunga ;
- Christian et Joëlle qui nous ont permis de vivre une sacrément belle journée sur la route en direction du marché de Saquisili ;
- Marie, Julie, Aurélien et Matthias « les français de Quito » et la folle soirée de Canoa !
- Léna et Katerina à Puerto Lopez;
- Marile et William au terminal terrestre de Guayaquil ;
- Franciska et Sixto à Banos ;
- Tous les gens de Merazonia ;
- Teresa, la meilleure couchsurfeuse à Cuenca ;
- Christian au Parc National Cajas ;
- Juan et Katerina à Vilcabamba ;
- Rodrigo, mon guide à cheval dans les montagnes de Vilcabamba ;
- Et tous les autres : Valéry et son frère à Quito, Evie à Mindo, l’anglais et les équatoriennes du Mirador El Lechero, Guillaume et Lucille à Otavalo, Beatriz et Xavier à Quilotoa…

Les chiffres clés :
- Nombre de douches froides : 8
- Nombre de nuit en bus : 3 et en couchsurfing : 4, le reste en auberge de jeunesse !
- Nombre de jours de maladies : 2 seulement (et ouai, estomac solide ! Ou eau de bonne qualité!)
- Nombre de piqures de moustiques : une quarantaine, ce qui n’est pas grand-chose si on tient compte du fait que j’ai passé deux semaines dans la jungle
- Km parcourus : 398km à pieds en dehors de mon volontariat (soit 13,2km/jour en moyenne), 2533 km en bus
- Nombres d’heures de bus : 58h30 cumulés
- Plus haute altitude atteinte à pied : Cerro San Luis à 4267m au Parc national El Cajas
- Nombre de photos prises : 781

En bref : Initialement, je voulais faire un top 3 de ce que j’ai le plus aimé visité mais impossible, j’ai absolument tout aimé en Equateur ! Je retiendrai surtout la diversité des paysages et l’accueil ultra chaleureux des locaux.