Je savais qu’en partant voyager longtemps, je voulais prendre le temps de faire du volontariat en environnement. Après des heures de recherche sur internet, j’ai eu un coup de cœur pour Merazonia pour plusieurs raisons : ce refuge pour animaux n’accepte pas les touristes pour préserver les animaux et ils ont une politique stricte pour que l’on ait le moins de contact possible avec les animaux afin que ceux-ci soient relâchés un jour, ce qui est l’objectif premier (à l’exception des animaux qui ne peuvent pas être relâchés comme par exemple certains oiseaux qui ne peuvent pas voler et qui parlent). J’attendais beaucoup de mon séjour là-bas et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçue.

Les animaux dont j’ai pu m’occuper sont :
- Les capuchins (sapajoux blancs) : Sophia, Sam, Cameron, Tina, Sinchi et Moira
- Les woollies (singes laineux) : Diego, Nina, Nekane, Carlitos etMalala
- Les oiseaux : Captain jack, Margaret, Malcom, Diro et tous les autres dont je ne connais pas les noms
- Les Kinkajous : Laeti et Wheasley
- Miss Guatine
Et il y avait aussi Pangui le puma, Ali le paresseux, les singes hurleurs et Miko le bébé singe laineux dont les soins sont réservés aux volontaires de longues durées car plus compliqué.

J’ai donc passé mes journées à préparer les repas (je ne sais pas combien de bananes j’ai coupé en deux semaines…), aller dans la jungle avec ma machette pour couper des branches (oui, j’ai failli me couper le doigt), nettoyer les cages, nourrir les animaux etc. c’est en général assez physique mais c’est assez gratifiant quand on voit les animaux en bonne santé sauter partout pour manger tout ce qu’on vient de préparer. Tout ça 6 jours/7 environ 7h par jour, démarrage des festivités à 7h30. Les mercredis, entre deux nourrissages d’animaux, c’est « activity day », c’est-à-dire qu’on fait une activité tous ensemble : mon premier mercredi c’était foot et mon deuxième c’était peinture ! Les dimanches, c’est « Lazy Sunday », on ne nourrit les animaux qu’une fois dans la journée et après repos (on en a profité pour faire une soirée samedi soir!)

Et puis il y a aussi la vie dans la jungle…j’ai été super surprise de voir que c’est finalement assez facile de vivre sans électricité, cela ne m’a pas manqué une seule fois, la seule chose qui est un peu chiante, c’est de ne pas avoir de frigo(du coup, on n’a mangé de la viande que les jours de shopping, c’est-à-dire deux fois par semaine). Et le soir, c’est tellement sympa d’allumer les bougies pour manger tous ensemble. Pas internet non plus évidemment, et ça fait un bien fou de se détacher des réseaux sociaux des médias. Du coup, j’ai eu le temps de lire, de faire une promenade nocturne dans la jungle, d’aller à la cascade faire des petits sauts dans une eau super froide et de profiter du lieu magnifique avec les autres volontaires. Aussi, je n’ai plus aucun doute sur l’origine du terme « rainforest » étant donné les sauts d’eau que j’ai pris dans la tronche. Je peux vous dire qu’aucun imperméable au monde ne résiste à ça.

Ces deux semaines m’auront carrément endurcie déjà car je n’ai pas vraiment l’habitude de faire un travail physique au quotidien et puis parce que je ne pleure plus devant un serpent, j’arrive à rester dehors en plein orage sans paniquer complétement et surtout, je suis un tout petit peu moins maniaque qu’avant (les toilettes sèches pendant deux semaines, c’était quand même vraiment difficile).

Parmi les moments qui resteront inoubliables pour moi, il y a ce matin où je nettoyais la cage des sapajous blancs avec Jessica et qu’après avoir mis de la nourriture dans une cage, on a ouvert la trappe, qu’aucun n’a bougé (bizarre, en général ils foncent tous vers la bouffe, ce qui nous permet de nettoyer l’autre partie de la cage), qu’on s’est approché pour les regarder et qu’on s’est rendu compte que Sophia avait eu un bébé pendant la nuit et qu’elle avait un mini singe accroché sur son dos ! Trop choux !
Et il y a aussi tous ces instants de complicité avec Margaret (perroquet) que j’adorais aller chercher dans sa cage le matin pour lui faire faire un tour sur mon épaule… elle me disait « Hola » et puis elle se foutait de moi (oui, elle rigolait vraiment). Et tant d’autres moments…

En 2004, Frank a créé ce refuge à partir de rien, ils ont passé des années à tout construire dans la jungle et depuis 2009 les premiers animaux sont arrivés et Louisa a rejoint Franck, elle est vétérinaire et a fait une thèse sur les primates. J’ai beaucoup d’admiration pour ces deux personnes, ils consacrent leur vie entière à ce centre et aux animaux parce qu’avec les animaux, il n’y a pas de weekend, pas de congés et peu de repos. La vie dans la jungle c’est fatiguant avec des conditions climatiques parfois difficiles ! RESPECT !
Et j’ai aussi eu le bonheur de partager ces deux semaines avec pas mal de volontaires (dont certains là-bas pour plusieurs mois) et c’était énorme de voir tous ces gens hyper motivés à donner de leur temps pour aider des animaux à retrouver la liberté un jour: Lucie, Ana, Laura et Andrew, Katie, Sean, Ellen, Carolina, Jessica, Maggie, Lucy, Madelon, Carla, Valery, Samantha, Dann, Jason, Jo, Stephan, Sarah, Sinead, Thibault.

Le départ fut un peu difficile, les gens vont me manquer et une seule chose est sure : deux semaines c’est trop court et c'était une expérience incroyable !