Alala, la Colombie, ça aura été un pays à part pour moi dans ce voyage, déjà parce qu’il ne ressemble pas vraiment aux autres pays que j’ai traversé puis également car c’était le dernier et c’était la partie la plus relaxante de mon voyage, des vacances dans le voyage ! La Colombie, j’avais été prévenue, c’était le coup de cœur de beaucoup de voyageurs… cela ne dépassera sans doute pas mon coup de foudre pour le Chili mais je dois reconnaître que c’est vraiment sympa et qu’il fait tellement bon vivre dans ce pays qu’on s’imagine facilement y rester et s’y installer.


Côté Politique, je ne sais pas grand-chose de la politique actuelle du pays mais ce qui est certain c’est que c’est un pays qui m’a surpris par sa modernité et son développement. J’imaginais un pays au niveau de développement proche du Pérou mais pas du tout, c’est bien plus moderne. Le pays est en pleine croissance et tout semble d’améliorer de jours en jours. Il n’y a qu’à voir le cas de Medellin, c’était une des villes les plus dangereuses de la planète il y a 20 ans et elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des villes avec le plus d’innovation (bon tout n’est pas encore tout rose !). D’autres choses m’ont surprise, il y a un très bon niveau dans certaines spécialités de médecine où la Colombie excelle au niveau international comme l’ophtalmologie ou la chirurgie esthétique, du tourisme médical se développe d’ailleurs car une opération de myopie coûte ici quelques centaines d’euros contre près de plusieurs milliers en France. En revanche, il y a de très fortes inégalités car on se sent proche des niveaux de développements européens par endroit et à côté de ça, il y a des gens qui vivent dans une misère inimaginable, sans même un accès à l’eau courante ou à l’électricité. En tous cas, il semble que la situation de la Colombie ne va pas cesser de s’améliorer avec les récents évènements qui marqueront à tout jamais l’histoire du pays puisqu’un processus de paix vient d’être signé entre les FARCS et le gouvernement.


Côté Sécurité, ce n’est pas compliqué, c’est l’un des endroits où je me suis sentie le plus en sécurité (surement pour ça que j’ai paumé mon portable), les colombiens sont tellement attentionnés envers les touristes, qu’on imagine difficilement que ce pays a pu être dangereux un jour (où qu’il le soit encore dans certaines zones). En revanche, c’est vrai qu’au premier abord, cela peut être impressionnant car il y a des renforts de l’armée un peu partout et aussi beaucoup de barrages routiers pour des contrôles en tout genre. Mais c’est aussi grâce à cela qu’ils ont réussi à sécuriser la plupart des zones du pays. En revanche, ce que j’ai trouvé particulièrement dangereux en Colombie, c’est leur conduite ! Combien de fois j’ai retenu ma respiration dans les bus (et pourtant je ne suis pas stressée sur le sujet, après certains trajets horribles en Bolivie et ailleurs, je suis plutôt relax !). Ils roulent à fond la caisse et ils doublent en plein virage sans aucune visibilité…heureusement le réseau routier est globalement pas trop mal. Autre chose incroyable, ils ont presque tous des casques à moto, chose incroyable en Amérique du sud…presque tous oui, sauf les enfants ! Je n’ai pas compris !


Côté Environnement, alors qu’à première vue je trouvais le pays plutôt propre (dans le sud), j’ai vite déchanté en arrivant sur la côte caribéenne (voir plus loin, mon coup de gueule sur la péninsule de la Guajira), des décharges à ciel ouvert un peu partout, quelle tristesse ! La Colombie est le second pays en termes de biodiversité sur la planète (après le Brésil, 8 fois plus grand) et est recouvert de forêt sur plus de la moitié de son territoire (dont la plupart intactes) alors autant vous dire qu’il y a de quoi faire en termes de protection de l’environnement… malheureusement les priorités vont plus à la résolution des conflits avec les guerillas et aux problèmes de narcotrafic et clairement l’environnement, presque tout le monde s’en fout (ce qui peut se comprendre mais qui est quand même vraiment triste). De plus, l’industrie minière est l’une des plus importantes du pays et fait des ravages un peu partout en toute impunité (multinationales étrangères). En tous cas, je me suis régalée ici, la totalité du pays est super vallonné et super verdoyant, ce que j’adore et puis c’est un peu la jungle partout, j’ai vu des tonnes de singes, d’oiseaux et surtout de papillons ! Malheureusement, ce pays m’est également totalement hostile car il y a aussi des tonnes de moustiques, de serpents et de chiens, les trois choses que je déteste par-dessus tout, mais j’ai réussi à m’en accommoder.


Côté Histoire, c’est également très riche mais il semble qu’il reste presque tout à découvrir de l’histoire précolombienne. Pour ma part, je n’en ai vu qu’une infime partie dans les parcs archéologiques de San Agustin et c’était passionnant même si l’on ne sait pas grand-chose de ces civilisations. La colonisation espagnole est également très visible ici dans beaucoup de villages et aussi dans des grandes villes comme la célèbre Carthagène des Indes (magnifique mais beaucoup trop touristique). L’histoire plus récente est marquée par des évènements plus tragique comme les guérillas et le narcotrafic avec le tristement célèbre Pablo Escobar (dont il vaut mieux s’abstenir de parler ici car les colombiens en ont ras-le-bol qu’on associe leur pays à la cocaïne en permanence).


Côté Colombiens, c’est vraiment grâce à eux que le pays est aussi aimé par tous les gens qui s’y rendent. Les colombiens sont géniaux, ils sont adorables, toujours polis et très souriants, heureux de vivre, très positifs, tranquilles…bref hyper agréable, on a le sourire en permanence ici ! Autre chose géniale et différente des autres pays que j’ai visité, le mélange multiculturel en Colombie est impressionnant, il y a une grande partie de la population qui est afro-américaine, descendant des esclaves noirs de l’époque coloniale, il y a donc des blancs, des noirs, des metiss, des indigènes… une mixité magnifique. En revanche, ils ont quelques traits de caractères qui m’ont fait rire (ou parfois un peu saoulée) comme le fait qu’ils soient très fiers, tout est « le meilleur du monde » chez eux. Par exemple, les femmes colombiennes sont les plus belles du monde, les plages du parc Tayrona sont les plus belles du monde (clairement elles sont sympas mais faut pas exagérer), le point de vue de Guatapé est « le plus beau mirador du monde »… et puis alors il ne faut pas les contredire car ils se vexent ! Autre chose, ils sont hyper dragueurs, je ne pensais pas que quelqu’un pouvait égaler la lourdeur des argentins mais alors là c’est chose faite haut la main ! J’en avais clairement ras le bol ! Par exemple, ils ne disent pas bonjour mais « Hola Bonita », « Hola mi reina », « Hola preciosa », « Hola mi vida »… bon, ça c’est mignon mais parfois c’est beaucoup plus lourd. Enfin, les colombiens attachent beaucoup d’importance à l’apparence physique et ils adorent poser pendant des heures pour prendre des photos/selfies absolument partout et surtout la chirurgie esthétique est ici très commune : des faux seins et des fausses fesses à perte de vue (un peu comme au Brésil)!


On ne peut pas parler de la Colombie sans parler de la musique et de la danse. Cela fait partie intégrante de la joie de vivre permanente qui règne ici. Il y a de la musique partout : dans n’importe quel magasin, bus, dans la rue… Le colombien vit avec ses enceintes portatives et sa musique à fond. Dans certains bus ou dans la nature, on préfèrerait parfois qu’ils mettent des écouteurs, mais globalement cela donne un charme immense au pays. Et la danse, ils ont le rythme dans la peau depuis petits et la salsa c’est inévitable ici. Alors quand on sort le soir, il y a des gens qui dansent dans la rue devant les bars, c’est vraiment magique. En tant que français, on est souvent pas à l’aise car on est clairement un peu raide mais c’est chouette à voir.


Côté Espagnol, les colombiens sont plutôt faciles à comprendre, même s’ils ne sont pas aussi clairs que les équatoriens, péruviens ou boliviens. Il y a pas mal d’accents différents selon les régions ce qui fait que je me suis déjà retrouvé avec quelques papis dans les campagnes où je ne comprenais absolument rien (surement une sorte de patois !). Ils ont comme partout quelques spécificités de langage comme le mot Chevere qui est l’équivalent du « bacan » chilien ou du « copado » argentin et qui veut dire cool et puis l’expression « a la orden » qu’on entend 50 fois par jour et qui signifie « à votre service », oui parce qu’ils sont tellement polis que ça paraît presque trop parfois. C’est comme si on disait « merci » et qu’on nous répondait « mais avec un immense plaisir ». Pour la petite anecdote des incompréhensions, le mot « chino » est employé ici pour désigner un jeune (sauf qu’en vrai ça veut dire chinois) et un jour dans le bus, les gens à côté de moi parlait d’un « chino » qui s’était planté en voiture dans le coin et pendant tout le trajet je me suis demandée ce qu’était venu faire ici un chinois en voiture (j’étais dans un petit village reculé). J’ai appris le lendemain qu’il disait « chino » pour les jeunes…ahhhhhh !


Côté Nourriture, pas mal de nouveautés mais alors globalement j’ai trouvé que c’était une des pires gastronomies du continent. Tout est encore plus frit et plus gras que dans les pays voisins, ce que je ne pouvais pas imaginer ! Même les empanadas sont tellement frites qu’elles ne sont pas bonnes. Parmi tous les petits en cas frits/gras que je n’ai pas trop aimé, on a les bunuelos, les almojabanas, les pans de queso etc. Le pain est également un des pires du continent, c’est très difficile de trouver du pain normal car ils font du pain à pleins de goûts : pain au fromage, pain à la coco etc. j’étais désespérée ! Je pense que cela s’explique par le fait que traditionnellement, les colombiens ne mangent pas de pain mais mangent des arepas, sorte de galette à la farine de maïs, et ça pour le coup quand c’est bien fait c’est plutôt bon ! Le vrai bonheur ici, ça a été les boissons, j’ai adoré le lait d’avène, la limonade de coco, j’ai bien profité des tintos (café) qui sont quand même bien meilleurs qu’ailleurs (ce n’est pas difficile), j’ai bien aimé l’agua panela que ce soit chaud ou froid. Mais le must c’était vraiment les fruits et les jus de fruit, une merveille : mangue, pitaya, maracuya, bananes, mamoncillo, lulo, guanabana, ananas, zapote etc. Sinon, chaque région à sa spécialité, on peut manger pas mal de truites vers Salento, évidemment plein de poissons frits sur la côte et parfois même des langoustes (miam) ou encore des choses plus exotiques comme les hormigas culonas dans le département de Santander (des fourmis !!!). Du côté de Medellin, la spécialité c’est la bandeja paisa avec (attention…) : riz, flageolets, banane plantain, arepa (galette de mais), œufs, avocat, salade et plusieurs sortes de viande… diététique, n’est-ce-pas ?


Côté Valise, la fin du voyage a été un peu dure, j’ai toutes mes affaires qui tombent en ruines : mes chaussures sont pourries, ma tente s’est cassée à deux reprises, mes lunettes de soleil sont dans un état pitoyable, tous mes vêtements ont atteint un stade d’usure inégalable à force d’avoir été recousu 10 fois chacun…heureusement que je rentre bientôt ! Puis environ un mois avant mon retour, j’ai perdu mon téléphone. Après quelques jours j’ai décidé de ne pas en racheter un et d’attendre mon retour, j’ai donc découvert la vie sans téléphone pendant un mois. Ce n’est pas si gênant que ce que j’imaginais, les seuls trucs qui m’ont vraiment manqué c’est les fonctions réveil, lampe et l’application GPS du téléphone !


Les moments forts :

  • Le cheval à San Agustin : une balade imprévue en compagnie de Sophie, une autre française, qui fut la meilleure balade à cheval que j’ai pu faire. Les chevaux étaient super en forme et la vue magnifique, on a galopé au milieu des collines verdoyantes de plantations de café pendant plus de 3h, c’était magique !
  • Salento : j’ai eu le plaisir de retrouver Anysia et Pimpim à Salento, un couple d’amis que je connais depuis l’école d’ingénieurs et qui démarrait leur long voyage. On a passé 4 jours vraiment super à Salento et ses environs : on a visité une finca de café, on a découvert avec émerveillement la vallée de Cocora et on a bien aimé se promener dans les villages de Salento et Filandia.
  • Guadalupe : je suis allée à Guadalupe grâce à un blog que j’avais lu car je voulais découvrir la rivière Las Gachas. Après une bonne première impression sur le village, je me mets en direction de la fameuse rivière et au bout d’une heure j’y arrive, l’émerveillement est là, c’est beau et c’est vraiment spécial comme endroit. Puis dès que j’arrive, je fais de suite connaissance de Juan et toute sa famille. Oui, parce que les colombiens quand ils vont quelque part en général c’est avec toute la famille : oncle, tante, grand-parents, cousins etc. De suite, Juan et sa famille me prennent sous leurs ailes et je passerai le reste de la journée avec eux, ils ont partagé leur pique-nique avec moi, puis ensuite on est allé à un autre endroit en Jeep (à 15 dans la Jeep, avec tous les colombiens qui criaient « tu ne verras jamais ça en France !!! »). Une de mes meilleures journées en Colombie, merci à eux !
  • Le Parc Tayrona : je ne savais pas trop à quoi m’attendre, pleins de gens m’avait dit que c’était un des meilleurs trucs de Colombie et beaucoup d’autres n’avaient pas aimé. On en entend toujours parler comme « les plus belles plages de Colombie » donc je m’attendais à des jolies plages. Ce que personne ne m’avait dit, c’est qu’il y avait la jungle et les montagnes collées aux plages et moi c’est ça que j’ai trouvé totalement magique. Les plages elles sont sympas mais ce n’est pas non plus la folie, puis on ne peut pas se baigner partout donc c’est pas non plus le rêve ! En revanche, j’ai adoré me balader dans la jungle pour rejoindre les différentes plages ou pour aller au Pueblito, j’ai vu pleins de singes (singes hurleurs, capuchins, titi à têtes blanches…), pleins d’oiseaux et un caïman et comme tout le monde sait que je suis fan de voir des animaux, j’étais trop heureuse !
  • Mon Open Water de plongée à Taganga : je voulais passer un niveau de plongée depuis un moment mais j’attendais le bon endroit et le bon moment pour ça. Taganga, c’était parfait, un petit village de pécheurs qui est réputé pour être un des spots de plongée les moins cher du monde et clairement, le village vit de ça à 90%, il y a au moins 15 écoles de plongée. Je me suis donc lancée dans l’open water, le premier niveau de plongée, qui se passe en trois jours et contient une partie théorique et une partie pratique avec exercices puis 4 plongées. J’ai eu un super instructeur et cela a confirmé mon goût pour ce sport (j’en avais déjà fait en Guadeloupe et à Zanzibar en Tanzanie), je trouve ça extrêmement relaxant ! J’espère pouvoir replonger dès que possible !
  • Le volontariat à Minca : ce n’était vraiment pas prévu, je me pointe à la Casa Loma, un hôtel qu’on m’avait vraiment recommandé et je leur dis « je vais rester 3/4 jours ou plus », ils me répondent « si tu veux rester au moins une semaine, tu peux être volontaire ». Cela signifiait que j’allais travailler quelques heures par jour (de 17h à 22h, 5 jours sur 7) en échange du logement et de la nourriture. Je n’ai pas réfléchi bien longtemps et comme j’en avais marre de bouger, j’ai accepté ! C’était hyper chouette, le travail n’était pas très prenant et était plutôt marrant puisque cela consistait à tenir le bar et à faire des cocktails (je suis donc une pro en mojito, gin tonic et compagnie maintenant) ! Et d’un autre côté, j’avais toutes mes journées de libres pour profiter des environs de Minca qui sont superbes et de la Casa Loma. J’ai adoré ma semaine là-bas, cet endroit est un petit paradis, c’est à la fois des montagnes et de la jungle, c’est rempli d’oiseaux en tous genre, les plus beaux étant les colibris et les toucans (j’en ai vu 4 !). Et la Casa Loma est un spot incroyable pour les couchers de soleil !
  • Le plancton bioluminescent à Mucura : un des moments les plus magiques de ma vie ! Après un joli coucher de soleil sur l’ile de Mucura, nous voilà partis en compagnie de pêcheurs du village à 19h, nous naviguons alors de nuit sous un ciel étoilé éblouissant pendant environ une vingtaine de minutes, rien que ça, ça valait déjà la peine de faire la balade mais je n’avais pas idée de ce qui m’attendait. Au passage, nous apercevons quelques méduses phosphorescentes, je suis déjà totalement bouche bée. Nous arrivons ensuite dans une lagune au milieu des mangroves, nous nous arrêtons et notre guide saute à l’eau… toute l’eau autour de lui s’illumine alors, incroyable, je n’en crois pas mes yeux ! Je saute ensuite à l’eau et c’est à mon tour de m’illuminer et ce, de plus en plus à chacun de mes mouvements. Je suis entourée de diamants ou d’étoiles, c’est absolument inimaginable. Je mets ensuite mon masque et mon tuba et je nage un peu plus loin du bateau où il fait bien sombre et j’observe alors dans l’eau cette pluie de diamants qui s’illumine à chacun de mes mouvements. C’était totalement surréaliste et magique, la nature ne cessera jamais de me surprendre et de m’émerveiller. Nous avons nagé au milieu des étoiles (aussi bien dans l’eau avec le plancton qui s’illumine qu’au-dessus de nos têtes avec un ciel étoilé incroyable) pendant environ 30 minutes, un des instants les plus magiques de ma vie, c’est certain.
  • Le merveilleux village de Guatapé : imaginez un petit village tranquille digne d’un village de poupée, tout coloré, tout bien décoré, tout propre et tout ça au milieu d’un paysage époustouflant de lacs et de collines verdoyantes (paysage crée par l’homme car ce lac est en fait un barrage). Imaginez aussi un climat merveilleux d’environ 27 degrés toute l’année. Vous obtenez Guatapé. Il y a un paquet de français qui s’y sont installés et franchement on comprend immédiatement pourquoi. J’ai adoré et j’aurais pu y rester beaucoup plus longtemps si je n’avais pas eu mon vol retour.


Le coup de gueule : le désert de la Guajira 

Récemment ouvert au tourisme, le désert de la Guajira est le lieu de vie de la plus grande tribu indigène de Colombie : les Wayuu. J’étais ravie à l’idée de découvrir un beau désert avec des belles dunes, des plages turquoise et qui plus est peuplé d’indigènes… ma déception et ma colère furent immense. Oui, c’est joli mais ce n’est pas la question. Durant nos trois jours là-bas, nous nous sommes fait arrêter environ une cinquantaine de fois par des enfants qui tendent des cordes sur les routes pour arrêter les voitures et pouvoir mendier auprès des touristes, ils ont entre 2 et 10 ans et ils font ça toute la journée, la majorité ne vont pas à l’école et beaucoup souffrent de malnutrition. Ça m’a crevé le cœur, et le pire dans tout ça, c’est que la plupart des touristes viennent « préparés » en connaissance de cause et leur jettent des bonbons. Des bonbons, sérieusement ? Non seulement ça les incite encore plus à passer leur journée à mendier, cela ne les nourrit pas et cela risque de leur poser des problèmes dentaires alors qu’ils ne reçoivent aucun soin approprié. Heureusement, j’ai quand même vu quelques personnes leur donner de l’eau, ce qui me paraît déjà nettement plus approprié. Et ce n’est pas la seule chose qui m’a choqué. Ces gens vivent dans une poubelle géante, ce désert est totalement pollué, un désert de plastiques. En plus, la majorité des arbres sont des cactus donc le plastique s’y accroche ce qui fait que la plupart des arbres sont recouverts de plastique, un cauchemar. On pourrait croire que le tourisme pourrait aider ces populations à mieux vivre (ils n’ont pas d’eau, aucune infrastructure…) mais non, le tourisme ne profite qu’à une poignée de personnes qui ont senti le truc et qui ont installé des hôtels aux endroits stratégiques. Un tourisme anti-durable, anti-social et anti-écologique.


Les trucs qui m’ont fait rire :

  • Les minutos : en Colombie, il y a partout des « minutos », c’est un peu le même principe qu’une cabine téléphonique sauf que c’est des gens qui se promènent avec des téléphones portables attachés à une corde et depuis lesquels on peut téléphoner pour quelques centimes la minute. Je trouvais ça super marrant au début, puis j’ai trouvé ça super pratique une fois que j’ai paumé mon portable !
  • Le chien qui attaque ma tente, version 2 : ma pauvre tente, flambante neuve il y a 7 mois en a vécu des vertes et des pas mures. Des attaques de chiens et de chat en Patagonie, une inondation… et une nouvelle attaque de chien à San Agustin. Ils se sont amusés à mordiller les cordes qui servent à tenir la tente quand il y a du vent, et ils les ont coupées en deux. J’ai rigolé quand j’ai vu ça, cette pauvre tente, je ne sais pas ce qu’ils lui veulent ! Les proprios de l’hôtel étaient tellement désolés qu’ils m’ont rachetés des cordes.
  • La femme qui allaite sur la moto : c’est assez commun en Amérique du sud de voir des familles entières sur des motos, avec des enfants en bas âge, tout ça sans casque ce qui nous paraît surréaliste car assez dangereux. C’est aussi commun de voir des femmes allaiter un peu partout. Mais alors là, c’était le must, papa qui conduit et maman derrière qui allaite les seins à l’air en pleine circulation, je n’en croyais pas mes yeux.
  • Les panneaux sous les palmiers à Guadalupe : sur la place principale du village, il y a des beaux palmiers et il y a aussi des panneaux « attention aux chutes de feuilles de palmiers » tous les deux mètres. A croire que ça a déjà dû blesser ou tuer quelqu’un pour qu’il y ait tant de panneaux. Ça m’a fait penser à ce que quelqu’un m’a dit un jour sur le fait qu’il y a plus de genre qui meurent à cause d’une noix de coco qui tombe d’un palmier que de morts d’accident d’avion. Toute la suite du voyage en Colombie, j’ai eu peur de me prendre une feuille de palmier ou une noix de coco sur la tronche (oui je sais, c’est stressant la vie en voyage lol)!
  • La douche « seau d’eau » : lors de ma deuxième nuit dans le désert de la Guajira, je négocie le prix de mon hamac, il me dit « OK pour 10000 (3euros), mais tu paies ta douche en supplément ». Pas de problème, dans un désert où l’eau est rarissime, cela me paraît normal. Le soir, je vais donc payer ma douche et le mec me dit « suis-moi ». Il me tend alors un seau d’eau et me montre la douche. Une petite seconde pour tilter que le seau d’eau c’est ma douche et je me marre toute seule pendant les 15 minutes de ma douche avec mon seau et ma tasse.
  • Le tourisme version colombienne : même s’il y a déjà pas mal de touristes en Colombie, on sent qu’ils sont pas toujours au top et qu’ils ne savent pas trop faire. Un exemple, on part avec ma copine Cyrielle pour faire du tubing à Palomino (descendre une rivière sur une bouée). Le principe : les mecs viennent nous chercher à l’hôtel et nous emmène en moto avec notre bouée au début du parcours puis on descend tranquillement la rivière et on ramène les bouées à l’hôtel. OK très bien, facile, sauf que le mec t’emmène en moto et te dépose en plein milieu de la jungle, se casse et à aucun moment ça lui vient à l’esprit de te dire qu’il faut que tu prennes tel sentier et que tu marches 30 minutes et qu’ensuite tu verras la rivière sur la droite. Je me suis bien marrée à me dire « ouais OK et là on fait quoi dans la jungle avec notre bouée ».
  • Le mec qui fait du pain à 10h du matin : à Palomino, on a trouvé une boulangerie super sympa, un colombien qui a envie d’apprendre à faire du bon pain et des super pâtisseries, et qui s’en sort franchement bien, on était ravie. Le seul problème, et ça faisait péter les plombs du gérant français de notre hôtel, c’est qu’il n’a pas vraiment d’horaires et qu’il livre son pain comme une fleur à 10 ou 11h du matin à l’hôtel alors que le petit déjeuner est de 8h à 10h. Le gérant essayait de lui expliquer tous les jours que ce n’était pas possible, qu’il fallait le faire plus tôt pour que les gens aient du pain au petit déjeuner, mais tous les jours je le voyais arriver à 10/11h avec son pain et ça me faisait bien marrer.
  • Les vomis dans le bus : la Colombie, c’est hyper vallonné, et donc par conséquent les routes tournent beaucoup. J’ai été surprise de découvrir alors que beaucoup de colombiens sont malades dans les transports et ça donne lieu à des scènes assez incroyables où ils hurlent d’un coup « sac plastique » et le chauffeur balance des sacs plastiques derrière lui et puis il y a 3/4 personnes qui vomissent en même temps…faut dire aussi qu’avant de monter dans le bus, ils s’enfilent des plats absolument énorme et bien gras, ça n’aide pas.
  • La fénéantise des colombiens : ils n’aiment pas marcher, c’est incroyable alors souvent ils ne comprennent pas du tout pourquoi on va quelque part en marchant, ils imaginent juste que c’est pour économiser un transport mais ils ne voient pas du tout le plaisir de marcher. Le plus insolite que j’ai vu, c’est un bus qui s’arrête pour prendre quelqu’un sur le bord de la route, il y a une autre personne 20m plus loin mais elle ne bouge pas, elle attend que le bus referme ses portes, avance de 20m et la prenne à son tour (oui, il n’y a pas d’arrêt de bus en général). J’ai halluciné !
  • Les weekends familiaux en Colombie : clairement ils adorent bouger par ci par là le weekend mais toujours en famille (minimum 10 personnes : cousins, grand parents et compagnie). De ce que j’en ai vu, comme par exemple à Minca, ils vont au bord d’une rivière dès le matin et ils y restent toute la journée en buvant des bières ou de l’aguardiente (liqueur locale qui ressemble un peu à du pastis) avec des enceintes et de la musique à fond. Ce qui fait qu’ils sont tous bourrés dans l’aprem, ce qui devient assez dangereux au bout d’un moment car ils manquent de se casser la figure dans la rivière. C’est vraiment des bons vivants, et c’était bien marrant à observer comme scène !
  • La fête des 15 ans : la Colombie est très américanisée pour certaines choses. Les jeunes filles lorsqu’elles ont 15 ans, on considère qu’elles deviennent femme et elles organisent alors parfois un bal avec leur copine. Pour préparer ça, il y a des séances photos en robe de princesse et tout le tralala digne des concours de mini-miss américains. J’ai assisté à la scène au bord d’un lac et j’ai trouvé ça absolument ridicule mais néanmoins marrant.
  • Le chauffeur de bus du trajet entre Barranquilla et Carthagène. Un moment, on s’arrête au bord de la route, je regarde par la fenêtre, il n’y a qu’une femme qui vend du poisson frais et rien d’autres, nous sommes au milieu de nulle part. 5 minutes après, je me demande ce qu’on fait, je regarde de nouveau par la fenêtre et là je vois le chauffeur qui sort tranquillement sa glacière de la soute du bus, qui achète son petit poisson frais, qui range tout ça, et qui remonte tranquillement dans le bus pour qu’on continue notre trajet.


Les belles rencontres :

  • Luisa, ma couchsurfeuse à Bogota
  • Tatacoa : Anais et Tala
  • San Agustin : Eddy, Luis et Mariu, Jean et Charlotte, Nolwenn et bien sûr ma chère Sophie
  • Popayan : Sophie que j’avais rencontré à San Agustin, Herbert
  • Salento : le grand plaisir des retrouvailles avec ma Nyny et Pimpim !
  • Villa de Leyva : Cielo, la logeuse adorable !
  • Guadalupe : La famille de Juan qui m’a fait vivre une incroyable journée et tous les habitants du village, absolument adorables !
  • San gil : Gema l’espagnole au français parfait, Morgane, Emilie et Floriane
  • RioHacha et le désert de la Guajira: Ludwig, Fanny, Matthias et Mario
  • Palomino : Fred le proprio de l’hôtel où je me sentais « comme à la maison » et Cyrielle avec qui j’ai découvert qu’une française pouvait danser la salsa à merveille !
  • Taganga : Max, Sebastian, et les autres volontaires du Divanga hostel et notre habitude d’aller voir le coucher de soleil tous les soirs puis de boire un merveilleux jus de fruit pressé chez notre vendeuse préférée, Sebastian l’instructeur de plongée et Franciska ma coéquipière !
  • Minca : Mo et Lydia les canadiens, Maia et Bethany les anglaises actrices qui font les meilleures imitations, Dominique, Chloé et Colette les trois québécoises qui m’ont trop donné envie d’aller à Quebec, Helena, Leila, Mariam, Gustavo, Maru, Rafa, Geirson et toute l’équipe de la Casa Loma pour mon chouette volontariat…
  • Barranquilla : belle retrouvaille avec Lis, que j’ai connu la première semaine de mon voyage en Equateur et que j’avais revu tout au sud du Chili 6 mois après…
  • Carthagène : Marc et Christian, Capucine et son copain
  • Mucura : Laurent et Silvia, les colocs de Guyane, et tous les autres français qui étaient en vacances sur l’île !
  • Guatapé : François et Antoine avec qui j’ai fait la superbe balade jusqu’à la pierre, Max et Melissa avec qui j’aurais bien passé plus de temps si ce n’était pas la fin de mon voyage, Hervé et Simon qui m’ont gentiment invité à la petite fête chez eux, Geoffrey, Jérôme et Lorène, les expats français du village.


Les chiffres clés :

  • Nombre de douches froides : 39, rien que ça, souvent quand il faisait chaud, donc supportable !
  • Nombre de nuit : 3 en couchsurfing, 3 en bus, 19 en tente, 11 en hamac et le reste en auberge !
  • Nombre de jours de maladies : 3 (des beaux vomis, deuxième indigestion de l’année !)
  • Km parcourus : 583 km à pieds (soit 9,9 km/jour en moyenne) et 4023 km en bus
  • Nombres d’heures de bus : environ 96 heures
  • Plus haute altitude atteinte à pied : aucune idée, ça ne vole pas haut vu que j’étais à la plage la plupart du temps (ou alors Bogota, environ 2600 m)
  • Nombre de photos prises : 912


En bref :

Le slogan touristique de la Colombie est « Le seul risque est que tu ne veuilles jamais en partir » et je le trouve bien choisi car ce pays a effectivement mauvaise réputation en Europe alors qu’on y est en sécurité (tant qu’on va pas n’importe où bien sûr) et qu’on s’y sent même vraiment très bien, d’ailleurs c’est impressionnant le nombre de français qui se sont installés ici ! Pour moi, c’était parfait de finir mon voyage ici car beaucoup plus tranquille, il fait chaud (trop chaud parfois!), il fait beau, on passe beaucoup de temps à la plage ou a de relaxer au milieu des champs de café et la joie de vivre des colombiens est communicative, c’est le bonheur tous les jours ici… J’ai d’ailleurs lu un beau texte d’un français qui est tombé amoureux de la Colombie et je comprends totalement : https://lesventsnousportent.com/voyage-colombie-lettre-amour/

Je suis restée deux mois et une fois de plus, j’aurais pu rester beaucoup plus longtemps, j’aurais notamment aimé découvrir les parties « montagne » de la Colombie comme les parcs El Cocuy et Los Nevado d’autres petits villages comme Jardin ou Santa Fé de Antioquia et aussi la côte pacifique.