Après mon passage en Argentine, je suis retournée au Chili pour retrouver mon amie Anaïs qui me rejoignait pour un mois. Mon objectif était à la fois de remonter rapidement vers le Nord du Pérou pour aller en Colombie et également qu’elle découvre les nombreuses facettes de l’Amérique du Sud. Nous avons donc suivi un itinéraire peu commun mais regroupant une grande diversité de choses : Valparaiso que je connaissais déjà, l’extrême nord du Chili qui est peu visité et qui ressemble pour à l’altiplano bolivien, le parc national de Sajama en Bolivie puis l’Amazonie Bolivienne et enfin le sud du Pérou, très touristique avec notamment le Machu Picchu. Anaïs est repartie de Lima et j’ai poursuivi vers le Nord où je suis retournée à Huaraz pour faire un trek que je n’avais pas pu faire la première fois puis ensuite vers l’Amazonie péruvienne où j’ai pris un bateau pour descendre l’Amazone pendant plusieurs jours afin de rejoindre Leticia, une ville en Colombie où mon avion m’attendait pour aller à Bogota. Tout cela m’aura pris 55 jours, près de deux mois !


Côté nourriture, j’ai été triste de quitter le Chili pour le pain et le vin mais assez contente de pouvoir de nouveau manger pour des prix dérisoires en Bolivie et au Pérou et surtout de retrouver les délicieux jus de fruit pressés ! Je n’ai pas découvert beaucoup de nouvelles spécialités à part à Arequipa où nous sommes allées manger dans une picanteria (un restaurant typique) un rocotto relleno (poivron farci) et un pastel de papa (sorte de gratin dauphinois). En Amazonie, j’ai été heureuse de gouter à nouveau au juane (du riz et du poulet qui cuisent dans une feuille de bananier) puis j’ai découvert l’aguaje, un fruit que j’ai bu en jus et le tacacho, une sorte de boule de banane plantain qui m’a rappelé quelque chose que j’avais goûté sur la côte Equatorienne.

Côté valise, je me suis encore délesté de quelques affaires au moment du départ d’Anaïs et puis j’ai acheté un joli hamac pour pouvoir dormir sur le bateau en descendant l’Amazone.


Côté Espagnol, j'étais trop contente de parler français pendant un mois, il faut le dire!!


Les moments forts :

  • Le Salar de Surire : ayant déjà été au Salar D’Uyuni (plus grand désert de sel au monde), nous sommes allées au Salar de Surire pour qu’Anais ait un aperçu. Finalement, j’ai été époustouflée car bien que cela soit beaucoup plus petit que le Salar d’Uyuni, c’était vraiment très beau et surtout quasiment privatisé car il n’y a que très peu de touristes dans cette zone. Le meilleur moment restera les thermes naturels dans cette eau bleu turquoise avec vue sur les montagnes.
  • Rurrenabaque : je voulais retourner en Amazonie et pour moi, Anaïs ne pouvait pas rater ça, c’est parmi le meilleur de l’Amérique du sud, le poumon vert de la planète. Nous n’avons pas été déçues, nous avons passé 5 jours entre la jungle et la pampa accompagnées par Ernesto, un guide en or, et nous avons pu profiter pleinement de la vie dans la jungle et tous les animaux qui y vivent. Pour la première fois, j’ai vu des dauphins roses et aussi des paresseux, c’était magique !
  • Le Trek de Huayhuash : je suis retournée à Huaraz juste pour faire ce trek et alors quelle idée géniale, c’était fabuleux ! Huaraz, j’y suis venue il y a environ 6 mois à la découverte de la cordillère blanche et j'avais été émerveillée par ces pics enneigés et ces lagunes turquoise... Pressée d'arriver en Patagonie, j'avais zappé la petite sœur, la cordillera Huayhuash, ce que j'ai toujours gardé dans un coin de ma tête ! Et puis je suis remontée en direction de la Colombie et je savais que cette fois je ne passerais pas à côté. Le trek de Huayhuash, les gens disent ici que c'est "le second trek le plus beau de la planète". Après 9 mois en Amérique du Sud, on est habitués aux classements et aux superlatifs sans toujours y croire mais bon on se dit que ça doit être joli quand même. Sur le papier, ça fait plus peur qu'autre chose : 8 jours de trek, environ 120km, une altitude minimum de 4050m (sauf 1 jour ou l'on descend à 3600m), 9 cols à franchir de plus de 4550m dont 3 à plus de 5000m d'altitude, environ 7000m de dénivelé positif cumulé...je n’étais vraiment pas sereine ! En réalité, c'est loin d'être un cumul de chiffres, c'est être humble face à l'altitude qui peut terrasser les meilleurs et n'avancer qu'un pas après l'autre sans jamais vouloir bruler les étapes. Nous avons vraiment eu de la chance sur la météo, du soleil tous les jours...de la grêle seulement deux soirs et une nuit glaciale à -15 ou l'on a tous cru mourir de froid mais en contrepartie le ciel étoilé le plus fou que j'ai vu de ma vie. C'était le trek le plus difficile de mon voyage, sans aucun doute, mais l'effort et le manque d'oxygène se font oublier comme par miracle devant tant de beauté. J'ai pleuré deux fois, au col San Antonio et à notre dernier mirador, sûrement un peu à cause de la fatigue mais surtout beaucoup à cause des paysages à couper le souffle. Huayhuash, toi et tes pics vertigineux, tes lagunes de toutes les couleurs où se reflètent les montagnes, tes glaciers immenses, tes vallées fleuries et tes cascades interminables...tu resteras une des semaines les plus inoubliables de mon voyage. Huaraz est pour moi le meilleur spot de trekking de toute l'Amérique du Sud et j'espère que je reviendrais un jour!
  • La descente de l’amazone en bateau : c’était clairement « un des rêves à réaliser » pendant ce voyage ! J’ai donc embarqué à bord de l’Eduardo IX à Yurimaguas lundi à 13h en direction d’Iquitos et c’est une expérience unique de la vie ! Je suis de suite montée sur le pont supérieur pour installer mon hamac dans lequel j’allais dormir les deux prochaines nuits puis j’ai fait la connaissance de mes voisins de hamac et nous sommes partis à l’aventure 30 minutes plus tard. Le bateau était chargé de plusieurs millions d’œufs, de bananes, de poule, d’un cochon (qu’on a entendu hurlé quand ils l’ont chargé), de centaines de personnes… un vrai gag. Le bateau avance lentement ce qui laisse le temps de profiter du paysage et ce qui est très relaxant, c’était sans compter tous les enfants péruviens du bateau qui voulaient absolument jouer avec nous ou avec nos affaires pendant tout le trajet (une pensée pour Marcus, le plus mignon !). La nourriture est comprise sur le bateau alors il y a une cloche qui sonne et tout le monde fait la queue avec son assiette pour aller chercher la nourriture, nos deux cuisiniers était des péruviens transsexuels ce qui rajoutait à la situation cocasse de tout ce trajet et nous avons mangé plutôt correctement bien que très peu varié comme d’habitude : poulet et riz. La première nuit fuit incroyable après un coucher de soleil inoubliable… dormir dans un hamac c’est hyper confort contrairement à ce que je pensais ! La seconde par contre, un orage comme je n’en avais jamais vu dans ma vie…puis comme j’étais sur le pont supérieur d’un bateau je l’ai bien senti passer, heureusement on avait un bon toit mais avec le vent les hamacs bougeaient dans tous les sens, j’ai été obligée de mettre la musique à fond et mon masque pour oublier ou j’étais ! Du coup ils ont arrêté le bateau toute la nuit sur la berge car impossible de voir quoi que ce soit et on a redémarré à l’aube, cela nous a valu d’arriver tardivement le mercredi à Iquitos, j’ai donc raté le bateau en partance pour Leticia. Etant donné que j’avais un avion le samedi, j’ai été obligée de prendre un bateau rapide, beaucoup moins marrant. 9h de bateau à fond la caisse dans une cabine où on a une mini fenêtre pour voir l’extérieur, j’étais vraiment déçue de ne pas avoir pu continuer en bateau lent mais je n’avais plus assez de temps. Dans tous les cas, ces centaines de kilomètres en bateau sur l’Amazone, je ne les oublierai jamais !


Les trucs qui m’ont fait rire :

  • Toutes les bourdes d’Anais : à commencer par sa perte de carte d’immigration chilienne deux jours après son arrivée…on a dû aller à la police de l’immigration pour lui en refaire une autre ! Et sans parler de ses nombreuses chutes : les deux pieds dans l’eau dans une rivière à Sajama, sur un trottoir à Rurrenabaque, en redescendant du Machu Picchu, etc. !!
  • Nos aventures avec Lucas, le petit chien de la coloc à Valparaiso : la plus belle ça a été quand il nous a fait un beau caca au milieu de la cuisine et qu’Anais a marché dedans ! Et aussi quand, en plein milieu de la nuit, il a voulu squatter le lit d’Anais, qu’elle a dit « non, Lucas, laisse-moi tranquille » et que moi, à moitié endormie, je me demandé qui était le Lucas qui essayait de venir dormir avec elle !
  • Le pigeon qui m’a chié dessus à Valparaiso… heureusement les chiliens sont adorables et un monsieur sur son balcon qui a assisté à la scène est venue à mon secours avec de l’eau et une serviette !
  • Tous les enfants qu’on a vu faire pipi n’importe où et notamment celui qui faisait pipi dans les toilettes de l’auberge à La Paz, mais par terre et non par dans le toilette !
  • Nos fous rires en Amazonie : la botte qui pète, le chinois en moustiquaire intégrale, les « caipirinas » (version d’Anais pour les animaux Capybaras), la panne de bateau pendant 30 minutes et le guide à qui on demande « tu as besoin d’aide ? » pendant qu’il tente de redémarrer le bateau et qui nous répond « non, mais par contre y a un paresseux dans l’arbre là » (animal réputé difficile à voir), les tentatives échouées d’Anais en espagnol comme la fois où elles voulaient parler de chevaux et qu’elle a dit « Caballeros » (Monsieurs)… la tête du guide !!!
  • Les grèves en Bolivie et au Pérou : on n’a pas toujours rigolé sur le moment mais c’est certain qu’on s’en rappellera !! La première c’est quand on est arrivé à La Paz : « Comment on peut aller dans le centre ? », « à pied car il y a une grève générale et il n’y a aucun bus »…cette fois ci, ça a été facile, on a vite trouvé un taxi !! La deuxième quand on était encore dans la Pampa, notre guide nous dit « changement de plan, vous allez devoir partir à 12h au lieu de 14h car il y a un blocus à Rurrenabaque et du coup on va vous emmenez en voiture au plus près, vous marcherez 5km pour passer le blocus et une autre voiture vous récupèrera de l’autre côté (tout ça en se cachant pour pas se faire crever les pneus) ! Très bien, après une bonne marche en plein cagnard, on a fini par arriver au terminal de bus à 16h30 où l’on espérait prendre un bus à 17h…mais sauf que c’était bloqué pour les bus aussi ! Il s’en est donc suivi une attente interminable au terminal jusqu’à ce qu’à 23h, deux chiliens nous annoncent que le blocage sera maintenu toute la nuit et qu’on peut donc abandonner et aller dormir dans un hôtel, le mec du terminal nous confirme l’information alors nous voilà en train d’attendre devant le terminal pour partir à l’hôtel quand tout à coup, on voit des dizaines de motos passer en criant « esta libre !!!! », on rerentre dans le terminal et en effet, le mec du bus nous dit « c’est bon, on y va, montez dans le bus »… on partira finalement à minuit au lieu de 17h ! Mais ce n’était pas fini, on découvre le lendemain matin que la route par laquelle nous passons est fermée pour travaux de 7h à 17h… et il s’en suit alors une attente interminable sur le bord de la route… nous arrivons finalement à La Paz à 22h au lieu de 8h du matin !!! Et comme « jamais 2 sans 3 », nous arrivons quelques jours plus tard à Cusco et nous allons nous renseigner dans les agences pour aller au Machu Pichu le lendemain… « alors cela ne va pas être possible, il y a un blocage demain et après-demain, donc la seule solution, c’est de partir ce soir à 22h », cette fois-là, on en a eu vraiment marre car on était KO et se taper un autre bus de nuit tout pourri où on a failli mourir de froid, c’était trop !!! Quand on dit que les français sont les pros de la grève, je crois que ça me fera bien marrer maintenant !!
  • Les 3 jours sur le bateau m’ont vraiment fait rire par le côté improbable de tout ce qui se passait sur ce bateau.


Les belles rencontres :

  • Tous les gens qui nous ont pris en stop : El Pépé de Talca à presque Valdivia et puis José le bolivien, Ilay et Jay les américains et Juan Carlos le chilien pour aller à la frontière bolivienne et à Sajama
  • Diego et Elisabeth à Valdivia
  • Ce n’est pas une rencontre mais évidemment mes retrouvailles à Santiago avec Anaïs
  • A Putré : Chloé et Bastien (le couple de français), et Mélina la suisse
  • A Sajama (le village où 98% des gens que l’on rencontre sont français, voire Toulousains) : Pierre notre voisin de chambre, Fabienne et Roland (https://fabiennerolandnotretourdumonde.wordpress.com/), Laeticia et Geoffrey
  • A Rurrenabaque : évidemment Ernesto, notre merveilleux guide (Anaïs a même versé une petite larme au moment de la séparation !) et tous les gens de Mashaquipe en général, on retiendra particulièrement Alex le pilote du bateau et Jaqueline qui rigolait tout le temps ! J’ai aussi revu par surprise Sebastian, que j’avais connu à Villa O Higgings au Chili, le monde est toujours aussi petit !
  • A Arequipa, on aura eu le plaisir de revoir Fabienne et Roland ainsi que Laeticia et Geoffrey rencontrés à Sajama !
  • A Cusco, j’ai revu avec joie ma petite Romina (mais brièvement !) puis on a été diné avec Charlotte et Cécile qu’Anais connaissait de Paris et qui étaient en vacances au Pérou pour deux semaines ! Pendant notre périple vers le Machu Picchu, on aura fait connaissance avec Agathe et les deux Delphine, trois françaises super sympa !!
  • A Lima, pour mon anniversaire, on a revu Jezabel, ma copine péruvienne, nous avons passé une très chouette soirée ! Et puis on a aussi passé un peu de temps avec Charlotte et Cécile avant que tout ce petit monde rentre en France !
  • A Huaraz, je suis partie en trek pendant 8 jours et j’ai partagé ce moment avec Dina, Roseanne, Cecily, Pete et Ramses.
  • A Tarapoto, en arrivant à mon auberge, je me suis fait invitée à déjeuner par tout un groupe de péruviens qui faisait la fête là, des gens de l’université vraiment adorables. Puis j’ai revu Jezabel qui était venue dans le coin pour fêter ses 26 ans en famille, on a donc bien fêté ça (et j’ai été surprise de découvrir des boîtes de nuit absolument immenses à Tarapoto !) et nous avons rencontré Johan et Corentin à l’auberge avec qui nous avons passé un bon moment.
  • Sur le bateau en Yurimaguas et Iquitos, j’ai partagé mon temps avec Sebastian et sa copine, Flora, Mateo, Rey, Antoine et tous les enfants péruviens qui ne nous ont pas lâché !


Les chiffres clés :

  • Nombre de douches froides : au moins 7 en Amazonie, mais comme il ne fait pas froid, ça va !
  • Nombre de nuit : 3 en couchsurfing, 10 en bus et 7 en tente, 2 en hamac et le reste en auberge ou chez l’habitant !
  • Nombre de personne qui m’ont prise en stop : 5
  • Nombre de jours de maladies : 5, un bon gros rhume !
  • Km parcourus : 557 km à pieds (soit 10,1 km/jour en moyenne), 4627 km en bus, 672 km en stop
  • Plus haute altitude atteinte à pied : les trois cols/miradors du trek de Huayhuash à environ 5000m.
  • Nombre de photos prises : 943


En bref :

Je suis quelqu’un qui aime retourner aux endroits que j’ai aimé alors j’étais heureuse de retourner un peu au Chili, en Bolivie et au Pérou pour continuer de découvrir ces merveilleux pays. De plus, j’étais évidemment ravie de pouvoir partager ces moments pendant un mois avec Anaïs, c’était que du bonheur !