51 jours en Argentine, 7 semaines seulement malgré que le pays soit immense ! J’ai vu des paysages à couper le souffle, parmi les plus beaux de mon voyage et j’ai rencontré des gens super dans ce pays mais je ne sais pas pourquoi, cela ne sera pas un de mes coups de cœur, heureusement j’ai fini sur une note extrêmement positive avec le Nord-Ouest que j’ai adoré !!!

Côté Politique, c’est le gros bordel ! Bon clairement, je n’ai jamais rien compris à l’économie mais en tous cas ici, il y a une inflation absolument énorme qui fait perdre de la valeur en permanence au peso argentin. La vie est vraiment chère, souvent plus qu’en France, on se demande vraiment comment ils arrivent à vivre avec un salaire moyen qui fait presque peur. D’ailleurs, il semblerait qu’un quart des argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté ! Il y a également une corruption importante, l’argent pour construire/rénover certaines routes a disparu et la majorité des grands axes routiers sont dans un état lamentable.

Côté Sécurité, en Patagonie c’est vraiment tranquille. Comme ils disent « il ne se passe rien ici », d’ailleurs les flics à Ushuaia ont carrément l’air de se faire chier !! Bon, on n’oublie pas que ma copine Angéline s’est fait volé son sac à dos à El Chalten donc tout est toujours possible. En revanche, Buenos Aires et le nord, c’est un peu moins sûr, il ne m’est absolument rien arrivé mais on sent qu’il faut être un peu plus vigilant.

Côté Environnement, le pays regorge de merveilles naturelles absolument incroyables ! A commencer par le glacier Perito Moreno et les montagnes qui entourent El Chalten…tout cela constitue le merveilleux Parc National Los Glaciares, un immanquable ! Et sans oublier les chutes d’Iguazu, une des 7 merveilles naturelles du monde ou encore le Nord-Ouest de l’Argentine avec les Quebradas de Humahuaca et de las Conchas, j’ai été bluffée. Ces 3 endroits sont d’ailleurs classés au patrimoine mondial de l’humanité et on comprend aisément pourquoi. Malheureusement pour ce qui est du reste du pays, c’est plutôt sale, beaucoup de déchets par ci par là et c’est bien dommage !

Côté Histoire, un passé lourd en guerre et en dictature également. Une dictature militaire qui a duré de 1976 à 1983 et qui a fait environ 30000 disparus, sans compter les assassinats et les exilés. De là est né le mouvement des « mères de la place de mai », ces mères de disparus qui défilent tous les jeudi après-midi sur la place 9 de Mayo pour réclamer justice. Je me trouvais à Buenos Aires le 24 mars, jour férié en commémoration aux victimes de la dictature, je pense qu’il y avait facilement 1 million de personnes dans les rues, si ce n’est pas beaucoup plus, c’était très émouvant. C’est également durant la dictature qu’a eu lieu la fameuse guerre des malouines contre les Anglais, les Nations unies considèrent toujours les archipels comme des territoires dont la souveraineté n'a pu être départagée entre l'Argentine et le Royaume-Uni, on peut d’ailleurs voir partout dans le pays des panneaux disant « les Malouines sont argentines » et croyez-moi, il n’y a pas intérêt à les appeler les îles Falkland.

Côté Argentins, bon c’est bien bien européanisé ! D’ailleurs un dicton dit « Les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas, les Colombiens de Mayas, les Argentins descendent du bateau ». C’est carrément vrai, sauf pour le Nord-ouest argentin où il y a toujours beaucoup de communautés indigènes et où j’ai eu l’impression d’être retournée au Pérou ou en Bolivie (et ça faisait plaisir !). Le stéréotype argentin, c’est le porteño (habitant de Buenos Aires), que globalement le reste du pays déteste et moi je n’ai pas toujours accroché non plus. Ils font très italiens, ils parlent fort en faisant des gestes avec les mains et puis il y a toujours une idée de business par ci par là. Mais comme partout, c’est un stéréotype, et il y a des argentins vraiment géniaux.


Côté Espagnol, de nouveau j’ai dû m’habituer à une nouvelle manière de parler l’espagnol !  Alors la principale caractéristiques c’est les CHHHH parce que les « ll » et les « y » se prononce « che »… du coup ayer devient « acher », calle devient « caché » etc. Le tu n’existe pas, ici c’est vos et ça je ne me suis jamais habituée je crois : « gracias a vos ». Et puis d’autres petites habitudes de langages comme le copado qui veut dire super et les « re » à placer avant les mots qui veulent dire « très » : es REbarato, eso me REgusta… Hormis ces petites habitudes à prendre, je n’ai plus trop de difficultés à m’exprimer et à comprendre maintenant !


Côté Nourriture, il n’y a quasiment aucune spécialité en Argentine à part la viande (qui n’est pas vraiment une spécialité, on est d’accord). L’asado (le barbecue) est une religion ici et je me demande comment on peut survivre en tant que végétarien dans ce pays ! Je reconnais en tous cas qu’elle est excellente et pas chère du tout mais bon faudrait quand même qu’ils se calment sur les quantités. Sinon les deux boissons nationales sont le mate et le fernet : le premier se partage entre amis, le concept est plutôt génial mais je n’aime pas le goût, trop amère pour moi et le second est un digestif italien que les argentins boivent avec du coca, je n’aime pas non plus ! Mon grand plaisir en Argentine, ça a été de découvrir que toutes les boulangeries faisaient des facturas (l’équivalent de nos viennoiseries mais en 20x plus sucré) dont une bonne majorité sont faites avec du dulce de leche, un vrai régal ! Parmi les facturas, il y a les medialunas qui sont comme des petits croissants mais en plus sucré, ça faisait quand même plaisir de temps en temps tout ça ! Et comment oublier le vin argentin, connu comme l'un des meilleurs au monde. J'en ai bien profité, surtout aux alentours de Cafayate où je suis allée faire des dégustations dans les vignobles. En revanche, il est globalement plus cher qu'au chili et ils servent le vin rouge frais (voire avec des glaçons parfois), ce qui relève du crime.

Côté valise, je me suis délesté d’affaires chaudes car après la Patagonie, j’en aurais moins besoin ! Et puis j’ai de nouveau investi dans des chaussures (petites baskets de ville) et des chaussettes, décidément avec un train-train pareil, ça s’use à fond la caisse !

Les moments forts :
- La Patagonie en général, comme je l’ai déjà détaillé dans mon article à ce sujet, mais je garde quand même un vrai coup de foudre pour El chalten.
- L’asado a Ushuaia. Nous sommes parties camper avec ma copine Romina dans le Parc national de la Terre de feu et alors que nous étions en train de faire un feu et de diner, on a eu une petite surprise : Ezequiel et Mati (mon couchsurfeur et son meilleur pote) sont venus nous chercher, nous ont dit « on remballe tout les filles, on va camper ailleurs, surprise ! » On a rangé la tente et on est parti en voiture de nuit dans un endroit qu’on ne connaissait pas ! On est arrivés dans une forêt, on a planté la tente et les garçons ont fait un énorme asado, on a passé une soirée exceptionnelle et le matin, on s’est réveillées au bord du lac Escondido, c’était magnifique ! Ensuite, on est partis passer la journée au bord du lac Fagnano où l’on a fait un autre asado. Les garçons ont tenté de pêcher, sans succés. Cela restera un de mes meilleurs souvenirs !
- Les chutes d’Iguazu. J’avais vu tellement de photos avant que je pensais « je sais à quoi m’attendre » mais non, on ne peut que être surpris et ébahi devant tant de beauté ! Ce fut vraiment deux journées inoubliables !
- Les quebrada de humahuaca y de las conchas. C’est un peu l’inverse d’Iguazu, je n’en avais presque jamais entendu parler et je ne savais pas à quoi m’attendre et j’ai été bluffée ! J’ai donc passé trois jours dans la quebrada de humahuaca (classée au patrimoine mondialen allant de petit village en petit village (Humahuaca, Tilcara et Pumamarca) puis ensuite j’ai choisi de visiter la quebrada de las conchas près de Cafayate à vélo pour pouvoir en profiter pleinement. C’était un gros challenge pour moi parce que je ne suis pas très douée en vélo et que cela faisait une promenade de 48 km tout de même mais j’y ai pris énormément de plaisir, c’était tellement beau que je ne pensais pas que j’étais en train de pédaler !

Les trucs qui m’ont fait rire :
- Le stop de Ushuaia à Punta Arenas : on est parties tranquillement avec Romina, dès l’entrée d’Ushuaia on rencontre un italien roux qu’on a ensuite appelé « el pelijoro italiano » et on se décide à l’aider pour que quelqu’un le prenne (il était là avant nous donc priorité !) finalement un mini bus vide s’arrête et nous prendra tous les 3 jusqu’à la frontière argentine, quelle chance !! On se retrouve donc peinards tous les trois dans un minibus entier, c’était génial ! Et arrivé à la frontière les choses se corsent, il y a la queue pour faire du stop… on patiente, les gens partent les uns après les autres puis vient notre tour, on se décide à aider notre pelijoro une fois de plus et ça marche : un camion qui a déjà un autostoppeur s’arrête et va à Rio Gallegos comme lui, notre italien nous dit merci et aurevoir… puis le camionneur vient nous chercher et dit « il y a de la place pour 4 ! ». Nous voilà partis gaiment à 4 autostoppeurs dans le même camion pour un trajet mémorable, on n’a pas arrêté de rire une seconde ! Merci Herman !!!!
- Le chaos général qui règne en Argentine ! Je ne sais pas combien de fois j’ai dit « c’est vraiment le bordel ! ». A commencer par les voitures, bon y a évidemment pleins de super voitures mais il est aussi possible de croiser pas mal de voitures que seuls les générations de mes parents ou grands-parents ont connu en France, certaines ont facile 40 ans ! Et évidemment, je ne pense pas qu’il y ait de contrôle technique ici car pour certaines, on se demande comment elle roule encore !! Et puis idem pour un peu tout : les billets de banque sont dans un état catastrophique, c’est le seul pays où l’on m’a accepté des billets déchirés 3 fois avec plein de scotch partout dessus ! Et les trottoirs, on risque de se péter une cheville si on ne regarde pas où l’on marche, il y a des trous partout… le pire c’était à Mendoza où les égouts sont assez profonds et où il manque la moitié des grilles donc il y a des gros trous en plein milieu des trottoirs. Moi qui suis un peu distraite, j’ai bien cru tombé dedans plusieurs fois.
- Le chien à Mendoza. Je sors de mon auberge à 8h le matin direction le terminal de bus pour aller à Santiago de Chile. Il y avait un chien endormi devant l’auberge mais je ne sais pas pourquoi il s’est réveillé et a décidé de devenir mon chien ! On a donc fait les 2,5km tous les deux et il m’a même suivi dans le terminal de bus jusqu’à devant mon bus où il s’est assis jusqu’à ce que je parte. Vraiment trop mignon, après toutes mes frayeurs liées aux chiens, ça fait plaisir !

Les belles rencontres :
- Tous les gens qui nous ont pris en stop : Gustavo et Herman entre Ushuaia et Punta Arenas, Viviane à Rio grande, Luis a Bariloche…
- Ezequiel mon couchsurfeur à Ushuaia, grâce à qui j’ai passé une semaine inoubliable et évidemment Mati, son meilleur pote, et bien sur Romina, avec laquelle je suis par la suite devenue inséparable puis on s’est retrouvée à El Calafate, à El Chalten et sur toute la Carretera australe. Et ce n’est pas fini, on espère se rejoindre au Pérou à la fin du mois de mai !
- A El Chalten, j’aurais eu l’immense plaisir de retrouver Romina mais aussi Angéline et Jaime. Et puis grâce à Romina, j’aurais connu Léo, son cousin qui vit paisiblement dans ce petit village hors du commun.
- A Buenos Aires, j’ai eu la chance d’aller passer une semaine chez Ana, une dame charmante qui m’a accueillie à bras ouvert dans sa magnifique maison.
- A Salta, sur les conseils de ma copine Romina, j’ai été hébergée en couchsurfing par Julio, une personne géniale. Il a pris le temps de me faire connaître sa ville et on a passé de très bons moments. J’ai également rencontré Roxana et Yochai qui logeaient aussi chez lui.
- En passage éclair à Humahuaca, j’ai partagé un souvenir magnifique avec Domi et Federica, deux italiennes super cool : la visite de l’hornocal !
- A Tilcara, comme cela arrive souvent, je me suis retrouvée dans une auberge envahie de français alors c’est tout naturellement qu’on a commencé à papoter avec Sarah, Maeva, Guillaume, Julie ! J’ai aussi adoré ma balade à la gargantua del diablo où j’ai rencontré Primitivo en redescendant, un papi qui vit dans les montagnes qui descendait au village avec ses chevaux et ses mules pour acheter des provisions. On a tout descendu ensemble et on a bien discuté, c’était génial !
- A Cafayate, j’ai retrouvé Sarah avec grand Plaisir et nous avons passé de bons moments dans l’auberge Cafayate Backpackers avec Camille, Jonathan, Agathe et William.
- A Mendoza, j’ai fait la jolie rencontre d’Audrey, une française et sur les conseils d’amis du Chili, j’ai eu le plaisir de connaître Leandro, Bruno et Nicholas qui sont venus me chercher à l’auberge pour m’emmener découvrir la vie nocturne de Mendoza et surtout le vins (le fameux Malbec si connu) et les bières artisanales. Une super soirée !!!

Les chiffres clés :
- Nombre de douches froides : 0 !
- Nombre de nuit : 12 en couchsurfing/airbnb, 3 en bus et 13 en tente, le reste en auberge !
- Nombre de personne qui m’ont prise en stop : 17
- Nombre de jours de maladies : 2
- Km parcourus : 526 km à pieds (soit 10,3 km/jour en moyenne), 4810 km en bus, 1163 km en stop et un honorable 75 km en vélo (je progresse énormément !)
- Plus haute altitude atteinte à pied: aucune idée mais le titre du plus pentu revient au Cerro Guanaco à Ushuaia (mais ça valait vraiment la peine!!)
- Nombre de photos prises : 703

En bref :
Des paysages à couper le souffle qui méritent vraiment tous le détour mais un pays tellement grand que les déplacements sont toujours un peu compliqués (beaucoup trop d’heures de bus) ! Des argentins qui sont vraiment différents les uns des autres entre ceux de la Patagonie, ceux de Buenos Aires et ceux du Nord-Ouest…un monde les sépare ! En tous cas, pour ma part, je n’oublierais pas Ezequiel, Julio, Leandro qui m’ont montré que les argentins valent la peine d’être connus !